
96h non-stop – Edition 2019
Une de plus ! Nous avions (un peu) hésité à signer une nouvelle fois, avec Julien Boirel, mon acolyte (voir son site en cliquant ici), pour suivre ces 60 cinglés qui se sont inscrits à l’édition 2019 des 96h non-stop, qui s’est déroulée du 30 mai au 2 juin dernier. Et puis, vu le succès de l’édition précédente, notre besoin de nous défouler, de tester toujours plus de choses, en photo comme en vidéo, et la stimulation qu’un tel événement procure, on n’a pas pu s’empêcher d’y retourner un petit coup.
Pour ceux qui ne sauraient pas encore ce que sont les 96h Non-Stop, je vous invite à vous rafraichir la mémoire en consultant mon article sur l’édition 2018 (cliquez là) ou en visitant le site de l’événement (c’est ici).
Et comme l’an passé, voici le menu que la team, survoltée, leur a concocté, toujours bien assaisonné, et épicé juste comme il faut.
Entrée (Jour 1) : gamelle de racines sauce nantuy sur son aqueduc en gélatines
C’est pas faute d’avoir essayé de les perdre … La première étape de ces quatre jours de goinfrerie se trouve dans les contreforts du Bugey, département de l’Ain. Au programme : un trail. Mais pas n’importe quel trail : un trail fantôme ! Profitant du décor laissé par le chantier abandonné d’une voie ferrée, qui n’a laissé comme trace que quelques tunnels creusés dans les falaises, quelques membres de la team en ont profité pour attendre les participants dans l’ombre de ces galeries avec des petites boites mystérieuses dans lesquelles glisser sa main. Je vous laisse la liberté d’imaginer ce qu’il y a dans ces boites. Quelques kilomètres plus loin, la vraie course commence. le chrono est lancé et les équipes peuvent rejoindre l’arrivée le plus vite possible. N’oublions pas tout de même de commencer à les fatiguer un peu, avec la fameuse montée de la butte : une pente assez raide sur laquelle le principe est de planter son drapeau le plus haut possible dans la temps imparti (aller-retour), les mains attachées. les feuilles mortes du sous-bois ont volé. Finalement, munis pour y arriver d’une seule carte et de leurs frêles gambettes, il faut rejoindre l’arriver. Ce dernier passage nous a permis de tester le sens de l’orientation de nos participants. C’est pas gagné…
Je vous épargne le passage où le bus a crevé sur l’autoroute entre Nantuy et Passy, car ça n’était pas au menu.
Petite ellipse, donc, et nous accueillons nos 60 participants à Passy, en Haute-Savoie, sur le bord d’un plan d’eau que surplombe le Mont-Blanc. Quoi de plus beau comme cadre pour construire un château de sable sur la plage ? Sauf que l’on va remplacer le sable par des tuyaux, des bâtons en bambous et de la ficelle, et le le château par un aqueduc. Voici Aqualine ! Tout d’abord, trouver les matériaux de construction : Une petite immersion dans le lac pour mériter les tuyaux, un jeu de mémoire et de réflexion pour gagner les bambous, et une noix argentée qui permet de récupérer la ficelle. Et une fois qu’on a tout ça, accrochez vous … Le but est d’acheminer de l’eau puisée dans le lac à l’aide d’un seau, et balancée dans le seau d’un coéquipier qui se trouve sur les épaules d’un autre coéquipier, vers un dernier seau qui se trouve 30 mètres plus loin, sans mordre la rubalise posée au sol. Pour cela, et comme il y a plein d’autres coéquipiers tout autour (c’est une épreuve coopérative qui rassemble 3 équipes), on s’aide, tantôt de copains qui ont un tuyau dans les mains, tantôt d’ouvrages d’arts construits à l’aide des matériaux précédemment récupérés. Au terme de l’épreuve, celui qui a le seau le plus rempli gagne l’épreuve. Vous avez suivi ? Pas moi.
Le soleil disparait derrière les Aravis et le crépuscule tamise la vallée d’une lumière douce et chaleureuse. Derrière, le Mont Blanc perd tout crédibilité en se parant de rose. Puisqu’on parle de manger, arrêtons nous dans l’auberge la plus proche. Un peu classe vu l’état de tout le monde, certes, mais qui présente l’avantage d’être la plus proche. Terminez votre suprême de poulet et rejoignez vos tentes, valeureux participant. Votre repos est bien mérité.
Hahaha, évidemment qu’on ne va pas vous laisser dormir toute le nuit ! Et le compteur est déjà enclenché pour cette épreuve nocturne alors troquez vite vite votre pyjama contre des baskets, mais n’oubliez surtout pas d’enfiler un pantalon avant, et de visser une frontale sur la tête. On se retrouve au lac ! A la clé : LA noix dorée. Cet objet mythique qui permettra à l’équipe qui la détient de prétendre au titre de vainqueur le dernier jour. Mais avant, une petite initiation au code morse : les équipes, scindées en deux, doivent communiquer grâce à cette technique, d’une berge à l’autre du lac, faisant scintiller la surface de l’eau sous l’oeil bienveillant du toit le l’Europe et du firmament. Une noix dorée ça se mérite, et c’est avec peine au coeur que le coffre qui la contient demeure tristement fermé au terme de cette épreuve. Mais les cris de rire ont retenti jusqu’au refuge du goûter.
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Plat (Jour 2) : vol-au-vent, cochon de lait au fruits des bois scandinaves et sauterelles grillées à la tomate confite. s’accompagne parfaitement d’un diabolo menthe
Qu’à cela ne tienne ! Non découragés de leur échec de la nuit passée, les participants ont pu s’affronter toute la matinée sur une olympiade un peu particulière, entre ciel et arbres. Pendant qu’une catapulte en projette certains jusqu’à la canopée, d’autres sautent sur un énorme matelas gonflable depuis une plateforme perchée à sept mètres de haut. On travaille la dextérité en empilant des pièces en bois les yeux bandés, et l’adresse sur un jeu qui mixe Molkky et puissance 4. Deux parcours d’accrobranche permettent de prendre de la hauteur sur tous ces ateliers, tandis qu’une slackline met à l’épreuve l’équilibre des plus téméraires. Il fait beau, il fait chaud, mais hors de question de quitter la “Yaute” sans déguster une bonne croziflette. Dirigeons nous maintenant à Queige, en Savoie, où nous attend un drôle d’ami.
Cet homme s’appelle Jean-Marie. Il a ouvert il y a peu de temps un site littéralement destiné à nous rouler dans la boue, et nous accueille pour démarrer la Spartiate Race. Entourées des montagnes du Beaufortain, les équipes devront grimper une pente ultra raide en tirant un pneu de camion, en s’aidant uniquement des bras, et même en rampant sous des fils barbelés. Pour ne pas descendre les mains vides, ils se relaient en portant des bouteilles de gaz. Ils rejoindront ensuite une Jeep en panne en traversant un étang sur une barque sans rame. Soucieux de rendre service (c’est un raid solidaire, nous le rappelons), ils viennent en aide au conducteur démuni en tirant la Jeep à l’aide d’une corde. Ils rejoignent ensuite le site de la Spartiate par une rivière avant de s’affronter en relais sur un parcours du combattant plutôt boueux. Heureusement que les organisateurs pensent à eux pour les rafraîchir, et leur offrent le plaisir de les asperger à l’aide d’un baril rempli de quelques 2 000 litres d’eau.
La fin de l’après-midi est plus calme. Nous nous essayons à une épreuve de tétanie, et plus si affinités. Le Mental’eau. Mettons à l’épreuve leur esprit d’équipe et leurs nerfs. Sur un terrain de sport, les équipes sont à nouveau scindées en deux. Une équipe porte un seau à bout de bras, pendant qu’une autre tente de réussir des épreuves. En cas d’échec, le seau des copains se remplit, jusqu’à ce que, trop lourd ou trop rempli, il se renverse et élimine l’équipe. Parmi les épreuves à réaliser : Chercher une noix argentée, tenir longtemps en gainage, croquer dans des sauterelles grillées, réussir un anagramme ou répondre à des questions de culture générale sur la région. Les vainqueurs ont tout de même tenu plus d’une heure.
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Fromage (Jour 3) : Beaufort d’été
La nuit a été fraiche, les esprits commencent à s’embrumer, mais le soleil est au rendez-vous pour cette journée randonnée. Crème solaire et lunettes sont de rigueur. le but de la journée : rejoindre la station des Saisies en passant par le Mont Bisanne, soit une ascension d’une dénivelée positive de près de 1 500 m. Et évidemment, quelques portions sont chronométrées, pour ne pas perdre le rythme. L’itinéraire emmène les participants dans des sous-bois ombragés qui s’ouvrent sur une vue panoramique à couper le souffle, encerclée des massifs du Beaufortain, des Aravis, des Bauges, et, en face, du Mont Blanc que l’on retrouve avec toujours autant de plaisir. La neige ne s’est pas encore totalement retirée et rafraichit les pieds gonflés par la chaleur. Après une pause méritée à la Croix de Coste ou au Mont Bisanne, la descente vers les Saisies s’effectue par un alpage couvert de crocus.
Malgré l’air pur, les équipes suffoquent à l’arrivée, qui a été malicieusement disposée après une petite cote. Et puis un autre jeu : réaliser une forme à partir de bâtonnets de bois, sur la base d’un modèle caché dans la forêt. Enfin, pour bien clôturer la journée : la fameuse épreuve du tire à la corde, où les équipes spectatrices peuvent faire des paris sur l’équipe gagnante.
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Dessert (jour 4) : Compote de pomme et tarte à la praline de lyon
Tôt le matin, toutes les équipes se regroupent derrière la ligne de départ, installée au sommet du Mont Thou, avec pour panorama la ville de Lyon. On pourrait presque apercevoir l’arrivée depuis là. Mais l’arrivée, les participants ne la connaissent pas encore. On leur a déjà dit que la course finale de cette année est la plus longue jamais organisée, que ça allait être long, que ça allait être pénible, et qu’ils allaient probablement beaucoup maugréer. Mais le parcours reste inconnu. Malgré la fatigue et les muscles en compote, le moral reste entier.
Au top départ, les équipe ne quitteront le sommet qu’après avoir trouvé le code correct, au terme d’une épreuve de réflexion et de logique. Les écarts se creusent déjà. Un trail de 8km les catapulte ensuite vers le centre ville de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, entrecoupé de checkpoints à valider, et d’épreuves potentiellement pénalisantes, comme compter les nombre de marches d’un escalier, ou poser 20 bâtons en bois sur une planche tenue par un coéquipier essoufflé.
Après avoir rejoint le quartier de Saint-Rambert, en face de l’Ile Barbe, ils se saisissent d’une pagaie en embarquent dans un kayak (vous avez remarqué, ça se lit dans les deux sens !) direction Confluence, dans une course contre le vent qui arrive d’en face, où le mental doit prendre le relais sur des biceps tétanisés, et ou les équipiers doivent faire preuve de coordination pour évoluer le plus vite possible au milieu des monuments de la Croix Rousse et du Vieux Lyon.
A peine le temps de grignoter un bout en face du musée des Confluences que la course reprend. Un jeu de piste va les amener à sillonner la presqu’ile et le vieux Lyon, jusqu’à l’arrivée. La fameuse arrivée qui offre de la droit de brandir le drapeau et de donner, enfin, un répit à quatre jours de souffrance (et de plaisir aussi un peu quand même …). Mais ce drapeau se mérite. Sur quelle étape de cette épopée vont-il buter, perdre du temps, se faire rattraper ? Ou l’inverse ? Est-ce cette poignée de porte rue Victor Hugo, si bien cachée ? Le nombre premier à côté des moulures d’une porte de la place Bellecour ? Manque-t-il un poisson ou une tortue sur la fontaine de Jacobins ? Où trouver un chien sur la place Saint-Jean ? Comment se compose ce fichu code sur la porte du Manoir de la montée du Gourguillon ? On craque, on pleure, on sue. Mais on n’abandonne pas. L’ultime côte emmène les équipes, une à une, au jardin des curiosités, surplombant la ville, et à la ligne d’arrivée. On sue, on pleure, on craque. Mais c’est terminé !
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Cette édition est allé au bout de ses promesses, et le suspens a couru jusqu’à la dernière foulée. Les épreuves originales dans cette belle région, dont on découvre des recoins année après année, sont allées chercher les participants dans leur retranchement, et la victoire a été très disputée. Bravo à la team Los Pollos Hermanos qui remportent non sans mal cette édition 2019.
Tous les bons souvenirs accumulés sont disponible en images vers le lien ci-dessous :
[cliquez ici pour visionner la vidéo]
Vous vous demandez comment un tel événement se construit ? Le Making Of 2019 dans le lien ci-dessous :