
Make it, bien plus que des maquettes
Ils sont beaux, ils sont talentueux, ils ont montré leurs exploits chez nos Grands Voisins italiens, et j’ai eu la chance de suivre en photo cette belle aventure. Cette aventure, c’est celle des personnes qui ont travaillé sur le projet des maquettes du Pavillon Français de la Biennale d’architecture de Venise 2018. Ça fait beaucoup de mots d’affilée, du coup on va le raconter plus calmement dans la suite.
Alors, je ne vais pas m’étendre sur les chiffres, de peur d’être invité à diner un mercredi soir, et surtout parce que la presse a suffisamment bien relayé toutes ces infos. Je peux tout de même affirmer que c’est colossal : les heures de travail se comptent en milliers, les quantités de colle en hectolitres, et le poids des maquettes en kilos (évidemment). Voici le projet, rapidement : l’atelier de maquettes lyonnais Make It, cogéré par le charismatique Georges Baudvin et la Belle (de mai) Adélie Danière, a été mandaté en février dernier par l’institut Français et les architectes Encore Heureux, afin de réaliser les maquettes du pavillon Français de la biennale 2018 de Venise. Au programme : 3 mois pour réaliser 10 maquettes au 1/50e, entièrement en bois, de 60 cm de large et allant jusqu’à 3 m de long pour les plus grosses.
Le thème du pavillon Français s’intitule Lieux Infinis. Les maquettes représentent des espaces ou bâtiments qui avaient été conçus pour un usage particulier. Abandonnés par les usagers initiaux, ils ont été investis par des gens qui ont pensé le lieu différemment, et qui sont en quête permanente d’autres utilisations du lieu. Une infinité de potentiels s’ouvre alors à ces espaces. Si vous savez lire entre les lignes, les 10 lieux infinis sont mentionnés dans cet article.
C’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce que je viens faire là au milieu ? Cette histoire démarre par une belle rencontre. George et moi, on s’est rencontré à la Ferme (du Bonheur). A l’époque je devais organiser une expo dans son atelier. De fil en aiguille, il a fini par me parler de la biennale. Il avait comme projet d’illustrer les 3 mois de labeur à créer ces maquettes avec son équipe, afin d’en faire un livre, qui serait édité à l’issue de l’évènement. Et il souhaitait une série de belles photos des maquettes, bien mises en scène une fois terminées, afin d’éditer un deuxième livre. J’ai donc suivi avec Noémie, également photographe, les maquettistes pendant tous les mois de février, mars et avril.
C’est dans une ambiance conviviale, quoique parfois un peu tendue, où le doute est permis, tant qu’il ne dure pas trop longtemps, et où l’on a parfois regretté que les journées ne soient pas plus longues pour avoir le temps de terminer d’assembler la cent-quatrième fenêtre du 6B, que j’ai fait trainer régulièrement mon objectif à l’affût d’un rictus d’émotion, d’une tranche de rigolade, d’une petite larmiche, et que j’ai vu pousser ces objets de fine minutie.
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Une fois les maquettes terminées, il était temps de les mettre en valeur. Nous avons donc monté un studio dans l’atelier (Medicis), et donné à ces œuvres de bois toute l’importance qu’elles méritaient, avant de les mettre en boite direction Venise.
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Et hors de question de leur dire au revoir comme ça : à notre tour de prendre la route, 2 semaines plus tard, pour venir les admirer dans leur contexte, à l’occasion de l’ouverture de la biennale et de l’inauguration du pavillon Français. Un petit coup de bus, une traversée en Vaporetto, et nous voilà sur les giardini della biennale. Nous avons pu admirer la magnifique scénographie réalisée autour des maquettes par le Collectif ETC.
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Mais pourquoi s’arrêter là ? Par Convention ? non non non, décidément cette biennale regorge de surprises. Un onzième lieu infini nous attendait sur l’île de Lido, non loin de notre Hôtel (Pasteur) : La Caserma Pepe. Une caserne militaire mise à l’abandon, et réappropriée par les équipes d’Encore Heureux, le Collectif ETC, Yes We Camp, et tant d’autres. L’idée de ce lieu infini est de permettre à qui veut de monter un projet sur ce site grandiose et incroyable, et ce, tout au long de la biennale, voir au-delà. Pour marquer le coup, une grande soirée a été organisée le soir de l’inauguration du pavillon français. L’occasion de rencontrer les occupants du Tri Postal, qui étaient également au rendez-vous.
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Et puis, quand même, quitte à être sur place, autant en profiter pour visiter les autres attractions de la biennale, dont la plupart se trouvaient dans une Grande Halle de l’Arsenal, et la magnifique cité de Venise. Je vous laisse profiter des dernières photos :
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