
100 défis photo : défi n°16
Dénichez les plus beaux tags

Sensibilité 400 ISO, focale 16 mm, diaphragme F/14, 30s
Double défi : à la fois dénicher les réalisations avant que d’autres graffeurs ne les recouvrent, et les reproduire avec rigueur documentaire ou créativité baroque
Ce défi n’a pas nécessairement été compliqué, car j’affectionne particulièrement la photo de graf. L’enjeu pour moi de la photo de graf est de ne pas sombrer dans le plagiat, intégrer la peinture/collage/pochoir ou autre dans son contexte afin de créer une oeuvre à partir de l’oeuvre.
Le défi
Il existe plusieurs lieux que j’aurais pu explorer pour réaliser ce défi. Le skate parc sous le pont Morand, sur les quais du Rhône, ou le collège Maurice de Scève sur la Croix Rousse, qui m’inspirent beaucoup, et qui sont recouverts de tags et de graffitis. A la place, j’ai préféré jouer la sobriété, et montrer quelque chose de mieux caché. J’ai donc choisi cette photo, prise l’été dernier à proximité de Lyon. Je l’avais gardée pour une expo sur le street art, mais elle ne rentrera finalement pas dans le thème de la série que je vais proposer (Expo intitulée “jungle urbaine, dont la première est tout le mois de septembre 2020 au café la Ma’zon, à Voiron 38500. Vernissage le vendredi 4 septembre #autopromo).
La composition
Le tag, pour le coup n’a rien d’exceptionnel, quoiqu’un lettrage intéressant. Il s’incorpore cependant dans un contexte urbain singulier, un décor industriel : les abords d’une voie ferrée (je trouve les décors de voie ferré très esthétiques). Le mur sur lequel il est peint fait miroir au rails qui reflètent eux-même la lumière en arrière-plan, pour accompagner le regard vers le fond du tableau, d’où la lumière vient. Grâce à ce parcours du regard, cette photo peut être interprétée en une métaphore d’un vagabond. Tout commence par le chaos, et le vagabond décide de s’en extraire. Il entame donc une longue marche le long de cette voie ferrée, en quête d’une lumière qui guide son chemin, mais semble inaccessible.
La technique
Techniquement, il s’agit d’une photo de nuit. J’ai donc posé mon appareil sur un trépied pour pouvoir profiter d’un long temps de pose. D’autant que j’avais besoin que tous les plans de ma composition soient nets (donc faible ouverture, donc temps d’exposition encore plus long). Les lumières du fond me mettaient dans une sorte de contre-jour, et j’avais besoin de mettre en valeur le tag, car c’est le sujet principal. Du moins le point de départ du parcours. J’ai donc utilisé une lampe, et “peint” de la lumière sur le mur, en prenant soin de ne pas montrer que cela avait été fait artificiellement, et en veillant à un bon équilibre de l’exposition. Je trouve le résultat très satisfaisant.